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« La Vélogamie », vive l’amour partagé

De nombreux cyclistes, hommes ou femmes, ont déjà rêvé qu’ils vivaient, jouaient, aimaient le vélo comme Pauline Ferrand-Prévot.
Je me souviens de l’avoir vu débouler sur le Roc d’Azur l’an passé, son maillot arc-en-ciel noirci de terre et de sable. Pauline s’était imposée avec dix minutes d’avance pour cueillir une victoire de prestige en VTT. La veille, elle était devenue Championne du Monde de gravel en Italie... Encore quelques semaines plus tôt, « PFP » épinglait trois titres de Championne du Monde VTT.

Elle ne l’aime pas seulement une fois, pas deux fois, mais à travers trois disciplines différentes.

Vous vous souvenez de la période où tout était cloisonné ? On était alors soit vététiste, soit routier. Quand, par hasard, on s’était aventuré dans les deux domaines, c’était forcément dans deux phases successives de sa vie ou dans deux séquences compartimentées d’une même saison. Le vélo sportif et le vélo boulot n’allaient pas de pair. On s’extasiait de trouver un pratiquant qui roulait sa passion de deux façons ; trois, c’était rarissime ; quatre impossible...

Aujourd’hui, quand on aime, on ne compte plus. Pourrait-on parler de « Vélogamie » ?

Ses effets sont bénéfiques pour le moral, la santé et la vie sociale.

Plus que tolérée, la « Vélogamie » est fortement encouragée. Elle est facilitée par les approches contemporaines de notre sport : le home trainer connecté (la parade anti-routine), le vélo à assistance électrique (pour les cœurs amoureux mais un peu fatigués) et le gravel (réservé aux grands romantiques). Ces expériences décuplent, relancent, prolongent la libido. Elles rendent aussi le vélo plus « inclusif », tout particulièrement pour ce qui concerne l’assistance électrique. « Désormais, si toutes les personnes peuvent tomber amoureuses d’une forme de vélo, une même personne peut fondre d’amour pour tous les vélos possibles, en simultané, en toute liberté. »